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Marcel Lefrancq (1916-1974)

L'oeil du Cobra

Né à Mons le 9 octobre 1916, Marcel Lefrancq accomplit ses Humanités classiques à l'Athénée royal de Mons, puis entame des études d'ingénieur commercial qu'il n'achèvera pas. Il s'initie à l'archéologie préhistorique avec le conservateur du Musée de Préhistoire de Mons. En photographie, il est autodidacte (les négatifs les plus anciens conservés datent de 1932).

Parmi les surréalistes hainuyers

Il fréquente les milieux artistiques et les ateliers de l'Académie des Beaux-Arts de Mons. En 1938, il participe aux activités du groupe Rupture et fonde, une année plus tard, le Groupe Surréaliste en Hainaut, avec Achille Chavée, Fernand Dumont, Armand Simon et Louis Van de Spiegele.

En cette période troublée, Marcel Lefrancq est arrêté pendant quelques jours par les autorités belges en tant que membre du Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes à la signature du Pacte Germano-Soviétique. Il commence ensuite à travailler comme photographe pour l'Institut royal du Patrimoine artistique à l'inventaire des oeuvres d'art qui pourraient être menacées par la guerre qui s'annonçait.

En 1940, il s'exile dans le sud de la France. Aux Eyzies de Tayac (Dordogne), il fait la connaissance de l'Abbé Breuil avec lequel il collabore quelques temps à des fouilles sur un site préhistorique. Il entretiendra des relations épisodiques avec l'Abbé Breuil jusqu'au décès de celui-ci.

Soupçonné d'activité "terroriste" (suite à une dénonciation anonyme), l'artiste montois est arrêté en 1943 par les autorités allemandes, puis libéré faute de preuves après un séjour de quelques semaines à la prison de Mons. Il faisait en effet partie d'un réseau d'aide et d'évasion et faisait des photos d'identité pour la réalisation de faux papiers. Parallèlement, il publie des photos dans les numéros 1 et 2 de L'Invention collective. Très actif, le photographe fait également partie d'un réseau de secours et de résistance jusqu'en 1944, puis est incorporé à l'Armée américaine dès la libération de Mons (au Civil Affairs Office) en qualité d'interprète : outre le Français, il parle en effet couramment l'Anglais, le Néerlandais et l'Allemand.

Engagé

En 1945, il publie un texte dans un numéro spécial du Salut Public consacré au surréalisme et participe avec 14 oeuvres à l'exposition Surréalisme (Galerie des éditions La Boétie, Bruxelles). En 1946, il ouvre son studio de photographie La Lanterne Magique à Mons.

Toujours très engagé, Marcel Lefrancq signe, en 1947, les tracts "Pas de quartiers dans la révolution" et "La Cause est entendue" publiés par le Groupe surréaliste révolutionnaire. Il séjourne quelques semaines en Allemagne (Dachau), à nouveau sous l'uniforme américain, comme témoin puis interprète temporaire dans une cour annexe du tribunal de Nuremberg.

De retour à Mons, il fonde le groupe Haute Nuit avec Achille Chavée, Paul Franck, Franz Moreau, Armand Simon, Louis Van De Spiegele... En 1948, il publie un recueil de poèmes et de photographies, Aux mains de la lumière, aux éditions de Haute Nuit, avec une présentation d'Armand Simon.

Le Montois publie une photo dans le numéro 1 du Bulletin international du surréalisme révolutionnaire, puis en 1949 une autre photo dans le numéro 2 de la revue Cobra. En 1950, il participe à l'exposition "Les développements de l'oeil" organisée par Cobra à Bruxelles.

En 1953, Marcel Lefrancq fonde l'association des Amis du Musée de Préhistoire de Mons (AMPM), devenue par la suite la Société de Recherches préhistoriques du Hainaut (SRPH) dont il sera un des animateurs principaux et dont il deviendra plus tard le président. Parallèlement à ses activités artistiques, il a toujours poursuivi ses recherches archéologiques dans la région de Mons et publié plusieurs articles sur le sujet dans des revues spécialisées.

Il décède à Vaudignies le 14 novembre 1974.

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