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Cuesmes

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  • Situation : Trait d'union entre Mons et le Borinage
  • Superficie : 944 ha
  • Altitude : 42 à 89,5 mètres
  • Habitants : 9.915 (au 31/12/11)
  • Fusion avec Mons : depuis 1971

Etymologie

L'origine de son nom a plusieurs explications étymologiques : Coesmes, Kuesmes, Quemmes, Quesmes ou encore Quesnes. Quesmes ne signifie rien tandis que Quesnes signifie chêne. En effet, la région comptait avant l'exploitation minière de grandes forêts remplies de chênes. De plus, il y a deux siècles on trouvait encore de-ci de-là, comme points de repère dans les champs, le chêne Notre Dame, le chêne Saint Pierre et d'autres semblables. D'autre part, le radical Coma ou Cuma signifie déclivité, pente douce. Et c'est bien la caractéristique de ce village groupé dans les molles ondulations dévalant de l'Héribus, de la Malogne ou de Jemappes

Histoire

Cuesmes est un des plus anciens villages du Hainaut. Des outils de l'âge de la pierre y ont été découverts. Des archéologues ont retrouvé, dans les vallées de la Haine et de la Trouille, des instruments rudimentaires. Il y a des grattoirs, des racloirs, des poinçons tirés d'un "rognon" de silex et qui devaient servir à ces primitifs pour briser un os ou une coquille, couper, écorcer ou forer une branche d'arbre, etc. Des fouilles archéologiques ont démontré la présence d'un tombeau datant de la fin du IVe siècle, dans les dernières années de la domination romaine.

Il existait déjà comme propriété en 691, date à laquelle il fût donné par Sainte-Ave au monastère de Sainte-Waudru. Le village de Cuesmes s'étendait jusque dans l'intérieur de Mons et comprenait le Cantimpret, où fût fondé, vers 1245, un Béguinage sous le patronage des chanoinesses. Ainsi donc, le village est un ancien alleu du chapitre noble de Sainte-Waudru (les armoiries de Cuesmes présentent d'ailleurs toujours la crosse abbatiale d'argent). Les chanoinesses ouvrirent entre autre la voie de l'industrialisation en permettant le début de travaux d'exploitations minières dès le début du XVIe siècle. 

Le " Quinquet "

La commune, qui jouissait de franchises depuis 1297, eut fort à souffrir de la bataille livrée par Dumouriez (général français victorieux lors de la Bataille de Jemmapes) face aux Autrichiens en 1792. Les Autrichiens avaient d'ailleurs disposé leur état-major sur le point stratégique du mont Héribus. Dès la fin du XVIIIe siècle l'industrie minière se développa considérablement et marqua très fort le paysage environnant. L'un des derniers vestiges de ce glorieux passé se retrouve sur la Grand-Place … la très symbolique lampe de mineur baptisée " Quinquet ". Cette lampe géante fut construite après la dernière guerre dans les ateliers des Charbonnages du Rieu du Cœur à Quaregnon. Vers 1958, à la fermeture de ce charbonnage, elle fut transférée dans la cour de l'Héribus. Les puits de cette entreprise fermés, la direction fit don du luminaire à l'administration communale, qui l'installa à son emplacement actuel (via le Bourgmestre cuesmois René Noël). 

Le " chemin qui pisse "

Lors des affrontements franco-autrichiens durant la Bataille de Jemmapes , Jemappes était tombé mais les redoutes de Cuesmes tenaient toujours et les dernières batailles furent si sanglantes qu'une des scènes garda à jamais son nom de " chemin qui pisse ". Tout un poème !

Patrimoine

La Maison Van Gogh

Connaissez-vous le site de la Maison Van Gogh, de Cuesmes ? Avez-vous déjà visité ce lieu mythique où l'artiste hors du commun vécut d'août 1879 à octobre 1880 ? Et bien sachez qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire…

La maison cuesmoise où il vécut, a été sauvée de la ruine dans les années 1970 et est à présent accessible au public. Elle peut être considérée comme l'une des "balises" incontournables du parcours Van Gogh en Europe. C'est la maison où il est devenu peintre, où il devint " Vincent "!
C'est de cette époque où il partagea la vie des mineurs du Borinage que datent effectivement ses premiers dessins et ses fameuses " Lettres du Borinage ", envoyées à son frère Théo. Menant une vie d'errance et de privations, il s'exerça au dessin en s'inspirant de la condition des mineurs, une condition dont il se sentait proche.
Le jeune Vincent Van Gogh arrive à Pâturages au début de l'hiver 1878. Il a 25 ans. Le pasteur Bonte l'accueille et l'installe chez M. Van der Haegen, colpolteur dans la localité et habitant au 39, rue de l'Eglise (cette maison n'existe plus). Premiers contacts avec ces mineurs qui gagnent 2,52 francs... par jour. Il part pour Wasmes, en plein coeur du Borinage, dès le mois de janvier, pour occuper un poste d'évangéliste (à l'instar de son père). Il s'installe d'abord chez Jean-Baptiste Denis, rue de Petit Wasmes. C'est une maison coquette se distinguant des autres. Vincent voulant partager la vie des mineurs la trouve trop luxueuse. Du coup, il loue une cabane. Il se livre tout entier à sa charge d'évangéliste, multipliant les visites, sacrifiant peu à peu son indemnité, ses vêtements, sa nourriture et tout son temps aux mineurs et à leurs familles. Il devient "mineur parmi les mineurs".

Il descend dans la fosse. A 700 mètres de fond, il voit les travailleurs couchés dans les galeries, les enfants, les chevaux, le danger permanent. Il sauve un mineur lors d'un coup de grisou, mais est désavoué en 1879 (il perd en fait sa paie de 50 francs par mois) par l'Union des Eglises protestantes de Belgique (à qui sa fonction de "prêtre-ouvrier" ne plaît pas). C'est une décision injuste et humiliante pour lui. On n'a pas compris son action ou plutôt, à une époque où les mineurs n'ont aucun droit, elle effraie.
Choqué, le jeune homme quitte Wasmes et va s'installer à Cuesmes, en août 1879, chez le pasteur Francq, qui loge dans l'annexe d'une maison occupée par un mineur et sa famille, les Decrucq. Il y restera jusqu'à octobre 1880. De là, il explique à son frère Théo à quel point il est désorienté.
Menant une vie d'errance, de souffrances et de privations, Vincent s'exerce au dessin en s'inspirant de la vie des mineurs. Il comprend alors ce qu'il est venu chercher parmi eux : "J'ai senti mon énergie revenir, et je me suis dit : quoi qu'il en soit, j'en remonterai encore, je reprendrai mon crayon que j'ai délaissé dans mon grand découragement et je me remettrai au dessin, et dès lors à ce qui me semble, tout a changé pour moi". Le peintre est né! Van Gogh affirmait que le Borinage est aussi pittoresque que le Vieux Venise, l'Arabie et la Bretagne. Il se consacre alors à son art. Eperdument. Il dessine des travailleurs de la mine mais aussi des paysans. Vincent voue une véritable admiration à Jean-François Millet (perceptible dans "l'Angélus") et il s'en inspire très largement pour ses "bêcheurs", l'une des premières oeuvres recensées du célèbre peintre. Dans les années 80, la Ville de Mons acquiert ce dessin au fusain auprès de Christie's à Londres.

La Malogne

La Malogne est (aujourd'hui) de loin le plus bel espace vert du village et attire encore beaucoup de visiteurs à l'affût d'une promenade agréable. Mais il n'en fut pas toujours ainsi!Le 3 septembre 1944, la Malogne fut témoin d'un massacre commis par les Nazis! Ce jour-là dans l'après-midi, quatre résistants cuesmois étaient partis à Frameries, chez des amis. Ils étaient tous membres des milices patriotique du Front de l'Indépendance.

Soudainement, un voisin les informa que les Américains venaient de Frameries. L'un d'eux se rendit à la porte de la maison, et avant même qu'il s'aperçoit de quoi que ce soit, il se trouva face à la colonne allemande composée de militaire et un groupe de civils innocents servant de bouclier humain.

Un officier aperçut le jeune homme et ordonna de faire sortir tous les occupants de la maison. Chacun des résistants fut froidement assassiné d'un coup de revolver. La mère de monsieur Urbain s'opposant à ce que son fils subisse le même sort, celui-ci fut épargné.

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