Bilan environnemental et biomonitoring autour du zoning industriel d’Obourg
Suite à la publication d’analyses réalisées par l’AFSCA montrant des signes d’une pollution aux PCB dans l’alimentation animale de deux exploitations agricoles situées à proximité du zoning industriel d’Obourg, une étude environnementale a été réalisée en 2020 à la demande de la Ville de Mons et de la REGION WALLONNE qui est, pour rappel, la SEULE INSTANCE COMPETENTE en matière d’octroi et de respect des permis de l’environnement pour les entreprises.
Les résultats du bilan environnemental ont été présentés à la population le 25 septembre 2020.
Ce qu’il en ressort principalement :
- Il n’y a pas de danger immédiat pour la santé de la population mais nécessité de prendre des mesures préventives en cas d’exposition chronique.
- Les analyses ont montré les effets additionnés de deux réalités bien distinctes : une pollution historique dont la localisation est disparate dans l’espace et un dépôt de poussières plus récent
- Les analyses de sols ne permettent pas de déterminer l’origine de la pollution, ni de définir la responsabilité respective des deux entreprises (HOLCIM et COMET SAMBRE) se situant à proximité
Suite à cela, en 2022, à la demande de la Ville de Mons, un biomonitoring de la population riveraine a été réalisé afin d’évaluer de façon plus précise l’imprégnation de certaines substances par la population, notamment du PCB.
Le lundi 22 avril 2024, les résultats de ce biomonitoring « Biobro » été présentés par l’Institut Scientifique de Service Public (l'ISSeP) lors d’une réunion publique. Ce biomonitoring humain spécifique aux broyeurs wallons repose sur l’analyse de prélèvements d’urine, de sang et de cheveux collectés auprès de 121 adolescents de 12 à 19 ans, riverains des broyeurs à métaux (74 pour Mons). A noter que l’ensemble des médecins du territoire montois ont reçu un document d’information spécifique destiné aux professionnels de la santé ainsi que des numéros Inami afin tout citoyen qui en ressent le besoin puisse faire des analyses de sang gratuites visant les polluants qui ressortent de l’étude. Les toxicologues ayant participé au biomonitoring se tiennent à la disposition des médecins traitant en cas de questions.
Lien vers le communiqué de l’ISSEP :
- https://www.issep.be/biobro/
- https://www.issep.be/wp-content/uploads/Communique-presse-BIOBRO-ISSeP-et-SPW.pdf
- https://www.issep.be/wp-content/uploads/BIOBRO-rapport_20240419.pdf
- https://www.issep.be/wp-content/uploads/20240422_resume-BIOBRO_VF.pdf
A ce stade, il n’existe pas de danger immédiat pour la santé de la population vivant autour des broyeurs mais la situation nécessite de prendre des mesures préventives en cas d’exposition chronique. Des mesures pour réduire l’exposition ont déjà été prises dont notamment l’installation de filtres plus performants pour diminuer les émissions de gaz et de poussières.
Des recommandations sont aussi été proposées aux riverains :
- se laver fréquemment les mains en redoublant de vigilance pour les enfants de 0 à 2 ans ;
- veiller à éliminer un maximum de poussières des habitations ;
- limiter la consommation d’œufs produits autour de la zone industrielle.
En ce qui concerne les élevages de poules, le SPF Santé Publique recommande à l’échelle belge :
- de limiter les contacts de la poule avec le sol nu (terre) et de mettre de l’herbe au sol
- paver l’intérieur du poulailler ;
- prévoir un point de nourrissage à l’intérieur du poulailler ;
- prévoir un espace suffisant par poule (10 à 25 m² par poule).
L’ensemble des recommandations se trouve sur le site
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Plus d'infos concernant la prime MONSOL
Zone d’investigation prioritaire relative aux PFAS
Suite à la découverte de niveaux inquiétants de PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) dans certaines communes de la Province du Hainaut, l’administration wallonne, SEULE INSTANCE COMPETENTE en la matière, réalise actuellement un cadastre complet de sites "à risques PFAS". Les sites de broyage de métaux étant considérés comme à risque, une zone d’investigation prioritaire (ZIP) a été définie par la Région Wallonne autour du zoning industriel d’Obourg. Les recommandations relatives au PFAS sont circonscrites à cette zone.
Afin de protéger la santé de ses habitants, la Ville de Mons a exigé qu’à cela s’ajoute des analyses environnementales approfondies et un bilan sur l'exposition des riverains et des travailleurs de Nimy-Obourg. L’objectif étant de disposer d'une vision complète et détaillée afin de prendre les mesures qui s'imposent.
Le bilan environnemental de la ZIP est toujours en cours : des analyses d'eaux souterraines et d’eaux de surface ont été réalisées et des analyses de sols sont toujours en cours. Enfin, des analyses relatives au PFAS ont été réalisées dans le cadre du biomonitoring humain.
Mesures prises pour prévenir la dispersion de polluants
Cadre européen relatif aux polluants émergents et à leur gestion dans les filières de recyclage
- La Ministre wallonne de l’Environnement a plaidé auprès du Commissaire européen pour une harmonisation européenne des normes imposées aux broyeurs à métaux. Pour rappel, la Wallonie a imposé dès 2018 les normes les plus sévères d’Europe en la matière.
- Une étude sur la caractérisation des flux entrants dans les broyeurs a également été demandée afin d’écarter un maximum de produits contenant les polluants concernés.
- Le règlement européen sur les produits chimiques REACH encadre la fabrication et l’utilisation des substances chimiques au sein de l’Union européenne. Entré en vigueur en 2007, ce règlement nécessite une révision vu l’amélioration des connaissances sur les polluants émergents, afin de réduire à la source leur production. La révision est une priorité.
Emissions canalisées (cheminées)
En 2018, l’administration wallonne a décidé de lancer une procédure de modification des normes de rejets atmosphériques au niveau des cheminées. Il s’agissait de limiter drastiquement les émissions de PCB (max 100ng/m³) avec une période transitoire de 24 mois. Ces normes sont les plus sévères au niveau européen.
En septembre 2020, l’entreprise COMET SAMBRE a procédé à l’installation d’un nouveau filtre afin de respecter les nouvelles normes. Depuis l’installation de ces filtres, un abattement des polluants de près de 99% a été observé.
Emissions diffuses (poussières)
Suite à une modification des conditions particulières en février 2021, l’entreprise a dû mettre en place un plan de réduction des émissions diffuses (PRED) imposant par exemple la mise en place de bandes arborées sur le pourtour du site, la végétalisation des surfaces nues, le rabattement des poussières par aspersion d’eau, le stockage des matières dans des halls, le nettoyage et bâchage des camions…
Dans une logique d’amélioration continue, les PRED sont régulièrement évaluées par l’administration wallonne.
Suite à une récente évaluation (attestant que les valeurs cibles ne sont toujours pas atteintes), la Ville de Mons a introduit les demandes suivantes auprès de l’administration wallonne :
- Modification des conditions du permis en rétablissant des valeurs-limites avec des critères appropriés ;
- Mise en place d’un PRED efficace avec confinement des activités dans des hangars ;
- Meilleure information relative à la suite du suivi des analyses de contrôle des entreprises sur le territoire.
Rejets eaux industrielles
En mars 2024 , les normes pour les rejets d’eaux industrielles de Cometsambre ont été modifiées pour inclure une norme adéquate pour les PFAS. Une modification des conditions particulières du permis de Cometsambre via l’article 65 du code de l’Environnement a été réalisée. Cette norme impose des valeurs limites de 100 ng/L pour 28 PFAS.
