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Havré

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La présence humaine est attestée très tôt à Havré dès le néolithique et même le paléolithique. Elle continue à l'âge du fer, aux périodes belgo-romaine et mérovingienne. Dès 1249, le village compte un mayeur et des échevins.

  • Situation : décor verdoyant, patrimoine touristique
  • Superficie : 1794 ha (dont 548 ha de bois)
  • Altitude : 49,7m
  • Habitants : 6.157 (au 31/12/11)
  • Fusion avec Mons : en 1977

Etymologie

Havré trouverait vraisemblablement son origine dans le vieux nom Haverec. Toutefois les étymologistes sont partagés quant à la l'origine et à la signification de ce terme. Certains disent que celui-ci signifierait "Pays du Houblon", d'autres pensent qu'il s'agirait de "Terre nouvellement défrichée", enfin plus récemment l'école allemande rapprocherait le terme d’un mot germanique que l’on pourrait traduire par "frêne sauvage".

Histoire

La présence humaine est attestée très tôt à Havré dès le néolithique et même le paléolithique. Elle continue à l'âge du fer, aux  périodes belgo-romaine et mérovingienne.
Dès 1249, le village compte un mayeur et des échevins. La situation particulière de sa rivière sera exploitée rapidement pour la défense des environs. Après les seigneurs d'Havré, la seigneurie passa successivement aux d'Enghien, aux d'Harcourt, aux Dunois, aux Longueville et enfin aux Croÿ (en 1518). Ces derniers la garderont jusqu'à la Révolution française. La seigneurie fut élevée au rang de marquisat (en 1574 par Philippe II), puis en duché (en 1627 par Philippe IV, roi d'Espagne) en faveur de Charles-Philippe-Alexandre de Croy. Le territoire comprenait alors les terres d'Havré, Beaulieu, Ghlin, Goegnies-Chaussée, Ghislage, Harveng, Lhy, Biévène, Acren, Everbecq et une partie de Mons, située sur la partie gauche de la Trouille, entre autres le Béguinage.

Au XIXe siècle, Havré est un village agricole de 2000 âmes. L'industrie est alors toujours artisanale, notamment avec le moulin (mû par la Haine) et plusieurs brasseries. Il existait également une raffinerie de sel, une distillerie, une tannerie... Le bois d’Havré fournissait des chênes et des hêtres de qualité (géré en intercommunale à partie de 1925). L'industrie du tabac, qui avait pris une grande expansion, disparaît au cours de la Deuxième Guerre Mondiale. La verrerie-cristallerie créée en 1908 ferma ses portes après avoir fusionné en 1968-1969 avec d’autres industries du même secteur. La fabrique d’explosifs (1925) ne survécut pas à la fermeture des houillères car la principale activité fut, sans conteste, l’exploitation charbonnière (887 hommes y travaillaient en 1896 pour 47 dans les carrières et 24 dans les exploitations de phosphate). La première concession minière date de 1784 mais l’exploitation ne fut rentable que vers 1882 (concession de Bois-du-Luc à Havré-Ville, sondages vers 1865). L'industrie charbonnière entrera en exploitation en 1882 et sera fermée en 1961. La population doubla au cours de ce XIXe siècle.

Havré a rejoint le grand Mons en 1977 lors de la seconde fusion des communes. Véritable  poumon vert de l'entité montoise avec ses quelques 545 ha de bois, Havré est aujourd'hui un village tranquille, "havre" de paix très prisé.

Patrimoine

Le Château d'Havré

Ce monument, dont l'existence est attestée dès 1226, fut l'une des plus importantes et l'une des plus somptueuses demeures princières en Hainaut. Après avoir subi les assauts des bandes liégeoises et brabançonnes, la place forte est détruite, en 1365, par les Flamands venus dévaster la région de Mons. Le château  devient propriété  de Philippe de Croÿ en 1518. Blessé d'un coup d'arquebuse à la bataille de Montcontour, Philippe de Croÿ, fut soigné par un certain Ambroise Paré, alors chirurgien du Roi de France Charles IX et envoyé par ce dernier à Havré. Ambroise Paré guérit le Prince en appliquant, contre l'usage courant, la ligature des artères (1569).

Successivement assiégé par le duc d'Anjou et ravagé par un incendie en 1578, le Château subit de lourds dégâts. Il est restauré au tout début du XVIIe siècle à l'initiative de Charles Alexandre de Croÿ, marquis d'Havré. Il crée un ensemble majestueux où jouent briques rouges et pierres. Le donjon est coiffé d'un beau bulbe ardoisé. Une girouette, supportant la couronne du Saint-Empire germanique, le surmonte. Le bulbe inspirera, entre autres, les architectes du château de Chimay et de la collégiale de Dinant. Superintendant du roi d'Espagne aux PaysBas, chevalier de la Toison d'Or, prince du Saint-Empire germanique, chevalier héréditaire de la ville de Mons, Charles Alexandre de Croy est un personnage considérable. Homme de guerre et de gouvernement, il est aussi particulièrement sensible aux choses de l'art. Il impose une magnificence dont bénéficie la vie au château. Transformé en une opulente demeure avec sa tour des hôtes et ses grandes salles d'apparat, le château voit passer des visiteurs de marque. Van Dyck, collaborateur de Rubens et familier des Croÿ, Rubens lui-même, Marie de Médicis, l'Infante Isabelle, Marie de Hongrie, le duc de Malborough... séjournent au château d'Havré.

Abandonné ensuite pendant deux siècles, le site dont il ne subsiste que la tour d'Enghien du XIVe siècle, est toujours entouré de ses douves remplies d'eau. En 1919, il passe aux mains du chanoine Puissant, qui tente en vain de la sauver. La propriété échoit finalement à la Province de Hainaut. L’archéologue E. J. Soil de Moriamé écrivit en 1929 dans son « Inventaire des Objets d’art et d’Antiquité de la Province de Hainaut »,  ce qui suit : « De très grande allure, c’est encore le château féodal, avec ses tours et ses défenses, et c’est déjà le château moderne par son architecture civile. Assez bien conservé au point de vue de sa construction, il a gardé sa silhouette extérieure et, en bonne partie, sa distribution intérieure, intactes, avec beaucoup d’éléments mobiliers. Mais le terrain sur lequel il repose est miné par les travaux des charbonnages. Le vénérable castel s’enfonce tous les jours un peu plus dans les marais qui l’entourent, et l’on peut s’attendre à le voir s’engloutir dans le sol. »

Dès 1930, des éboulements successifs, parfois très importants, menacent la vie du monument, pourtant classé en 1936. Dans les années 50, Emile Poumon, Havrésien féru d'histoire a obtenu, des pouvoirs publics, un subside pour la restauration du bulbe. Les travaux devront être interrompus prématurément, en raison de l'épuisement du budget accordé. En 1978, quelques habitants d'Havré se groupent et fondent une asbl pour la sauvegarde du site : "Les Amis du Château des Ducs d'Havré". Progressivement, grâce à des aides publiques et privées, les efforts de consolidation et de rénovation se poursuivent. Diverses activités s'organisent aujourd'hui dans la salle d'armes aménagée. Les douves sont louées et exploitées par une société de pêche. Les abords ont été agrémentés par une roseraie de quelque 6.000 m2.

Le Bois d'Havré

Le Bois d'Havré, ensemble d'une superficie de 250 hectares, faisait partie intégrante du domaine des Ducs d'Havré. Il constitue à l'est de la ville un immense parc qui rattache l'ancienne ville de Mons au village d'Havré. Situé à l'immédiate périphérie de Mons, le bois constitue un véritable poumon urbain. Il ne possède ni source ni ruisseau, mais une vaste zone marécageuse. Le sol est fait de fougères et la forêt est dominée par une futaie sur taillis comprenant de nombreuses essences (chênes, frênes, merisiers, mélèzes, pins,...).

On y trouve également un lieu insolite dit "Quesne pouilleux". Il s'agit d'un arbre fétiche habillé d'ex-voto afin de remercier de la disparition d'un mal ou d'une maladie. Le rôle du bois est multiple, à la fois culturel et social. C'est un lieu de randonnées apprécié de tous : les chemins et sentiers sont balisés de façon à permettre l'utilisation de vélos et la pratique de l'équitation dans certaines parties du domaine. Le bois d'Havré est assurément une des grandes fiertés du "Pays de Mons".

La Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Vouloir

De tradition gothique, ce bel oratoire fut bâti de 1625 à 1632 par la famille de Croy, seigneurs d'Havré, à l’emplacement d’un gros tilleul sur lequel était fixé une statuette de la Vierge en bois polychromé (découverte en 1623) replacée depuis dans une niche sur l’autel. La Chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Vouloir se dresse à l'orée du bois d'Havré, non loin du château. Terme de promenade, monument apprécié des paysagistes, la chapelle se situe dans un lieu proprice à la prière et au recueillement. Chaque année, le 15 août, les Havrésiens processionnent la statue de Notre-Dame de Bon Vouloir en remerciement des guérisons obtenues lors des épidémies du XVIIe siècle.

L'église Saint-Martin

L'église dédiée à Saint-Martin, Evêque de Tours, atteste l'ancienneté de la Paroisse. L'édifice, bâti en briques et pierres, est de style gothique hennuyer et date du 16ème siècle. Il domine la place du village. Des fenêtres d'inspiration flamboyante en éclairent le choeur et le transport. Plusieurs membres de la Maison de Croÿ d'Havré reposent dans l'église. Au choeur, on peut lire, gravé dans la pierre bleue : "Cy gist le coeur de haute et illustrissime Anne de Lorraine...". 

La Chapelle de Saint-Antoine-en-Barbefosse

S'il faut en croire un manuscrit de 1598, des chevaliers hennuyers, en route vers Jérusalem en 1352, promirent de se mettre au service des Antonins s'ils échappaient aux Turcs qui les assiégeaient dans l'île de Rhodes. 

Rentrés sains et saufs, il reçurent l'autorisation du pape de fonder l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Antoine, un ordre plus proche de l'esprit chevaleresque que de l'idéal religieux, et qui n'avait rien à voir avec l'Ordre des Antonins. Les chevaliers de Saint-Antoine souhaitaient s'installer à Mons mais personne n'accepta de les accueillir. En 1362, alors que le Connétable de l'Ordre traversait le bois d'Havré, il découvrit une clairière entourée de ronces, dans une sorte de cuvette. Avec l'appui de Gérard d'Havré, les chevaliers construisirent une petite chapelle flanquée d'une chambrette pour y loger un ermite. L'oratoire abritait un crucifix, une statue de la vierge et celle de Saint-Antoine. Un Montois victime du "mal des Ardents" vint y prier et obtint la guérison. Un charpentier de Gottignies connut là une grâce identique.

Durant la peste qui s'abattit sur la région de Mons en 1382, une foule accourut à l'oratoire et y laissa de nombreuses offrandes afin de bâtir une chapelle aux dimensions plus importantes. Le seigneur d'Havré, Gérard d'Enghien, surnommé "le Barbe", et dont le pavillon de chasse se trouvait à proximité, donna son accord pour l'édification d'une chapelle nouvelle et on extraya du sol d'Havré les pierres nécessaires à cette construction. En remerciement à Gérard d'Enghien, on appela la chapelle "Saint-Antoine-en-Barbefosse" (fosse car la chapelle se trouve dans un creux).

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