Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation

Saint-Denis

Vous êtes ici : Accueil / Ma Commune / Mons et son histoire / Villages de Mons / Saint-Denis
  • Situation : Nord-est de Mons, dans la vallée accidentée de l'Aubrecheuil
  • Superficie : 1.400 ha (dont 378 ha de bois)
  • Altitude : 42 à 89,5 mètres
  • Habitants : 4.180 (au 31/12/11)
  • Fusion avec Mons : depuis 1971

Histoire

L’endroit était connu au VIIIe siècle ; il appartenait alors de l’abbaye de Lobbes. Il fut la résidence momentanée du fameux Rathier,  religieux de Lobbes, qui devint évêque de Liège et archevêque de Vérone. Remarquons que la commune de Lobbes, par le biais de son abbaye, est à plusieurs reprises associée à l'histoire des villages de l'entité de Mons. Outre Saint-Denis, il en est ainsi pour Ciply, Harveng et Spiennes.

Rathier fut chassé de l'évêché de Liège suite à une révolte des habitants : il revint alors à l'abbaye de Lobbes. Après s'être retiré pendant plusieurs années auprès de la chapelle de Saint-Denis, Rathier devait mourir le 25 avril 974. L'oratoire serait à l'origine du village de Saint-Denis, lequel fut desservi par les moines de Lobbes. Par la suite des ermites s'établirent dans les bois voisins jusqu'au XIe siècle, époque où le prieuré fut abandonné.

En 868-869, Saint-Denis est cité pour la première fois dans un document retraçant le polyptyque des biens de l'abbaye de Lobbes. Cet ensemble de panneaux peints ou sculptés signale, en effet, l'existence de biens appartement à l'abbaye sambrienne dans un lieu qu'il appelle Sanctum Dionisium, mention qui a été interprétée, à la faveur d'une version rajeunie du même texte Sancti Dionisii in Brokerul, comme étant Saint-Denis-en-Brocqueroie.

Brocqueroie désignait une bande forestière qui couvrait la rive droite de la Haine au nord de Mons, elle servit de limite défensive aux pagi de Hainaut et de Brabant. C'est à la lisière de cette forêt, que les troupes hennuyères de la comtesse Richilde et du jeune comte Baudouin II combattirent, en 1075-1076 (?), les armées du nouveau comte de Flandre, Robert le Frison.

Vers 1080, la politique des comtes de Hainaut prend une orientation nouvelle: ils deviennent les protecteurs des institutions religieuse. C'est à ce moment que Baudouin II accorde son appui à un groupement de moines et les établit dans son alleu de Saint-Denis sous la direction d'un abbé. Il les dote de cet alleu, c'est-à-dire de la villa comtale avec ses terres, ses bois, ses prés, ses étangs et ses serfs et serves.

En 1080, la comtesse Richilde se rend en pèlerinage à Rome. À son retour, elle annonça son intention de relever le petit monastère, le locellus, dédié à Saint-Denis et de soumettre les frères qui y vivaient à un statut régulier, à savoir la règle de saint Benoît. Le locellus dont il est fait mention pour la première fois dans l'acte de 1081 représentait donc, selon toutes vraisemblance, la communauté établie par Baudouin II.

En 1084, Baudouin II fait don du village de Saint-Denis à l'abbaye, devenue Saint-Denis-en-Brocqueroie. Les cours d'eau et ruisseaux y sont nombreux. A la fin du XIVe siècle, les eaux de Saint-Denis alimentèrent la fontaine du Grand Marché à Mons. Elles y étaient amenées par des " buses " en bois, à travers Saint-Denis, Obourg et Mons.

Avec les années, les richesses de l'abbaye augmentent, son attrait aussi. Le village subit de gros dégâts en 1678, lors du " combat de Saint-Denis " entre les troupes de Louis XIV et celles de Guillaume III d'Orange. Ce dernier était à la tête des armées alliées. Apprenant que la ville de Mons commençait à souffrir de la disette (suite au siège de Louis XIV), il décida de venir à son secours. Le 14 août 1678, il disposa ses forces entre Casteau, Thieusies et Saint-Denis. Pourtant, quatre jours auparavant, la paix dite de Nimègue avait été signée. La bataille de Saint-Denis n'aurait donc pas dû se dérouler ! Cette furie a fait perdre aux alliés 4.500 hommes, aux Français 2.500. Guillaume d'Orange avait échoué dans sa tentative de faire lever le siège de Mons (qui fut levé le 19 août).

Suite à la Révolution française, l'abbaye est supprimée en exécution de la loi du 1er septembre 1796. Deux ans plus tard, on procède à la vente définitive du site de l'abbaye (à Constant Fidèle Duval, baron et puis comte, alors bourgmestre de Mons). Intacte au moment de la vente, l'église abbatiale fut démolie et ses matériaux récupérés pour la construction. Le village a toujours été essentiellement agricole (élevage, quelques cultures notamment du tabac au XIXème siècle et première moitié du XXème).

Dans les locaux de l’abbaye se trouvait toutefois une filature de coton installée en 1804. Celle-ci connut une certaine prospérité : elle compta jusqu’à 450 ouvriers. Elle fut absorbée en 1957 par les filatures de l’Avenir de Gand et ferma ses portes en 1958. Les Pères des Missions de Scheut se portèrent alors acquéreurs du bien. Ils y installèrent un grand centre de retraite.  Le 22 mai 1978, le domaine de 18 hectares est racheté par une coopérative d'habitat groupé qui restaure les bâtiments historiques et qui seront en partie classés. Elle vend en 1984 le seul bâtiment des Scheutistes à la Communauté française. Celle-ci le revend à une société immobilière qui transforma le bâtiment en appartements. La commune d'Obourg a absorbé Saint-Denis en 1964, avant d'être elle-même rattachée à Mons lors de la première fusion des communes en 1971.

Patrimoine

L'abbaye Saint-Denis-en-Brocqueroie

Fondée en 1081 par Richilde, comtesse du Hainaut, avec l'aide de son fils Baudouin II, l'abbaye est entourée de bois et d'étangs. Ils y firent venir des moines bénédictins de Bordeaux. Ample fief de la cour féodale de Hainaut, l'abbaye était décimateur (elle avait donc le droit de lever la dîme ecclésiastique, d'imposer des taxes en somme) et les abbés, seigneurs d'Obourg, exerçaient les droits de justice. Les abbés possédaient des ressources importantes grâces à plusieurs grosses fermes et aux richesses du sous-sol.

Dès le XIIe siècle, de par les diverses donations, l'abbaye et ses dépendances formaient le domaine foncier le plus important de la région. Des textes d'époque mentionnent l'existence d'une cuisine, d'une infirmerie, de chambres pour l'abbé et pour les moines, d'une brasserie, d'une maison d'accueil pour les pauvres… En 1227, on construisit un hôpital pour les déshérités. Elle connaît une vie monastique active jusqu'à la Révolution française. En 1792, l'abbaye subit quelques désagréments suite à la bataille de Jemappes. Les moines sont chassés et les bâtiments inoccupés vont se dégrader rapidement.

C'est en 1804 qu'une partie de l'abbaye est achetée par l'homme d'affaires Léopard Tiberghien, qui y installe une filature de coton dont l'essor est foudroyant. Des milliers d'ouvriers, hommes, femmes et enfants, y sont mis au travail. Son activité cesse toutefois en 1957, date à laquelle les pères de Scheut transforment l'abbaye en maison de retraite. Un an plus tard, un gigantesque incendie ravage complètement les bâtiments qui ont été réaménagés entre-temps. D'abord racheté par les pères Scheutistes, le site est, depuis 1977, la propriété d'une coopérative d'une vingtaine d'habitats groupés, où près de 70 personnes vivent. Le site fut classé en avril 1981. De la prestigieuse abbaye, il ne subsiste plus aujourd'hui que quelques vestiges restaurés ou en voie de restauration, notamment la grange aux dîmes, le pignon de l'ancienne bibliothèque, la façade du dortoir et le gracieux portail d'accès au domaine. Toutes les familles résidentes possèdent leur propre habitation, seules quelques parties de l'ensemble sont gérées en commun : le home, la grange aux dîmes (entièrement rebâtire en 1683), le bois, le verger et le potager. Chaque année, à la fin du mois d'août, un grand week-end festif permet au lieu de s'ouvrir largement au grand public.  

Le moulin de Saint-Denis

En pleine campagne, au fond du village, quelques centaines de mètres après l'Abbaye, se dresse le moulin de Saint-Denis avec ses dépendances. Sur la gauche, une cascade pleine de fraîcheur vient compléter ce décor bucolique.

Les plans attestent qu'au Moyen Age le moulin existait déjà. Les bâtiments actuels ont été reconstruits au 18ème siècle sur le même plan. La turbine a remplacé l'ancienne roue à aube et durant la guerre, le moulin alimentait une partie du village en électricité et une brasserie y avait été créée. C'est ce joyau patrimonial que Pierre Deroux, chirurgien passionné de théâtre, a acquis il y a plus de vingt ans.  Tout était à faire...Avec l'aide de la Région wallonne, la resauration du site peut commencer. Mais le rêve de l'heureux propriétaire c'est de transformer la grange (qui date de 1711) située à côté de sa maison en une salle de théâtre. Dans un écrin de verdure magnifique, un espace multiculturel en devenir.  

L'église paroissiale de Saint-Denis

Au départ, l'église paroissiale de Saint-Denis jouxtait celle de l'abbaye au fond du vallon de l'Obrechoeuil. Elle fut ensuite déplacée (avec l'appui de l'abbaye) vers le haut au coeur du bourg (au fond de la place de Saint-Denis). Les moines estimaient notamment qu'il importait de déplacer l'église paroissiale car sa proximité de celle de l'abbaye entraînait confusion et désagréments réciproques, notamment  les sonneries de cloches, lorsque les horaires des messes sonnaient, ne coïncidaient pas.

Actions sur le document