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Jemappes

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  • Superficie : 672 ha
  • Habitants : 10.378 (au 31/12/11)
  • Fusion avec Mons : en 1977

Etymologie

Les linguistes donnent plusieurs explications à ce nom. Le terme " Gem " ou " Jem" pourrait vouloir dire " jumeaux ". Jemappes désignerait donc l'endroit où se rencontrent deux cours d'eau importants, la Haine et la Trouille. Cette convergence des deux rivières a déterminé la physionomie des lieux : un sol uni, des prairies, des marécages.. Voilà un endroit intéressant pour se défendre quand vient l'ennemi. Donc, pour s'installer. Les hommes ont habité Jemappes très tôt.

En 1065, elle s'appelait " Gamappium", avant de perdre un "p" en 1122, et de se transformer en Gamapia (1150), Gemapia, Gemappes (1295), Jummappes (conservé dans le langage populaire), et ensuite, avec une autre graphie, en Jemappes ... Le nom a beaucoup évolué, celui d'aujourd'hui succédant au " Jemmapes " du temps de la bataille de 1792. Deux " m ", deux " p ", perte de l'une ou de l'autre lettre, gain ou perte du " s " de la fin du nom: tout cela caractérise la marche de Jemappes vers son nom d'aujourd'hui. 

Histoire

A l'instar de Cuesmes, Jemappes fut, dès le VIIème siècle, un alleu (ndlr : terre libre exempte de toute redevance, ne relevant d'aucun seigneur, par opposition au fief) du chapitre de sainte Waudru et une seigneurie des Comtes de Hainaut. Jemappes formait une mairie héréditaire qui appartint aux familles de la Motte de Jemappes, de Beaurieu, de Vertaing, de Griffon, de Masnuy, etc. La charte de franchises et libertés de Jemappes date du 16 avril 1328.

Si Jemappes se trouve dans tous les dictionnaires, c'est dû à la fameuse " Bataille " gagnée par Dumouriez en 1792. Annexée à la France, la Belgique est alors divisée en neuf départements, dont celui de " Jemmapes ", avec Mons pour chef-lieu ! 

La Bataille de "Jemmapes"

La France était en pleine révolution depuis 1789 et mettait fin au règne du Roi de France pour une république.

Le 27 août 1791, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II, l'empereur allemand Léopold II et l'Électeur de Saxe ont eu une entrevue à Pillnitz, en Saxe. A la suite de celle-ci, l'empereur exige des révolutionnaires français qu'ils rétablissent le Roi de France dans la plénitude de ses droits. Depuis la fuite à Varennes, en effet, Louis XVI, beau-frère de l'empereur d'Allemagne,a été suspendu de ses droits.

Après la chute de la monarchie, un mois plus tôt, les Prussiens ont envahi sans difficulté l'est de la France. A Paris, où l'on a proclamé la patrie en danger, beaucoup crient à la trahison. Des sans-culotte courent d'une prison à l'autre et massacrent les prisonniers. La jeune république commence à recruter des troupes de soldats.

Forte d'un premier succès à Valmy, la toute jeune République française décide de pousser son avantage contre les Prussiens et les Autrichiens qui la menacent d'invasion. C'est en Belgique, possession des Habsbourg depuis Charles Quint, qu'ils portent leur effort.

L'armée autrichienne du duc de Saxe-Teschen, qui y prend ses quartiers d'hiver, est prise au dépourvu par l'offensive de Charles François Dumouriez, le vainqueur de Valmy. La bataille de Jemappes s'inscrit dans le cadre de la campagne menée par les armées de la jeune République française pour exporter le modèle révolutionnaire. L'armée du Nord était commandée par Dumouriez qui, par diverses manœuvres de diversions, avait réussi à fixer les troupes autrichiennes sur un front s'étendant des Flandres aux Ardennes. Pour la confrontation de Jemappes, il put ainsi rassembler des forces deux à trois fois plus importantes que celles des Autrichiens.

La bataille de Jemappes (Jemmapes à l'époque) s'engage le 6 novembre 1792 à 7h du matin au son de la Marseillaise. Après un duel d'artillerie inefficace de 7h à 10h, Dumouriez attaque de front via plusieurs charges d'infanterie auxquelles participe le duc de Chartres (futur roi de France sous le nom de Louis-Philippe 1er !).

Les deux camps combattent bravement mais en désordre. A la mi-journée, après qu'ont été tués 2.000 hommes Français et autant d'Autrichiens, le duc de Saxe-Teschen se retire sans que Dumouriez se soucie de le poursuivre. Toute la ligne autrichienne craque et reflue sur Mons. La victoire est gagnée.

Les Autrichiens battent en retraite dans la direction de Mons. Forces en présence -> France : 40 000 hommes ; Autriche : 26 000 hommes. Pertes -> France : 1 950 morts ; Autriche : 1 241 morts.

Jemappes n'est absolument pas une bataille stratégique ni même tactique, c'est une bataille frontale, les plus coûteuse en vie humaine. La bataille est confuse, la victoire n'est obtenue que difficilement et est chèrement payée, mais son retentissement en Europe est énorme. On y reconnaît de nouveau aux Français et aux armées de la République la capacité de gagner des batailles rangées. Jemappes livrait la Belgique aux armées françaises, les Autrichiens ayant préféré l'évacuer sans songer à la défendre.

Dumouriez entra à Mons le 11 novembre, le 15 novembre à Bruxelles et le 28 novembre à Liège. Ses lieutenants dans le même intervalle de temps prenaient Charleroi, Namur (2/12/1792), Ostende, Bruges, Gand et Anvers (30/11/1792). Début décembre 1792, toute la Belgique est conquise, Aix la Chapelle est également occupé et la Belgique déclarait ses liens rompus avec l'Autriche, souhaitant se constituer en République.
Dès 1793, le Hainaut est attaché à la France et prend le nom de « Département de Jemappes ». Ce premier rattachement français est bref. En effet, le 18 mars 1793, les Français sont battus à Neerwiden. Pour la troisième
 fois, l'Autriche récupère les Pays-Bas et y rétablit l'Ancien Régime. Mais, la bataille de Fleurus (26 juin 1794) inaugure le retour des Français.

Le 1 er octobre 1795, un décret de la Convention réunit l'ensemble des territoires belges, divisés en neuf départements, à la France. Le département de Jemmapes acquiert une configuration qui est toujours celle de l'actuelle province de Hainaut.
La période française que connurent les territoires qui forment actuellement la Belgique est une époque charnière dans l’histoire de ce pays : elle consacre, en effet, la fin des privilèges et du régime seigneurial, la naissance des droits de l’homme, d’un nouvel ordre institutionnel, économique, social et juridique. Elle place sur le devant de la scène un personnage jusque-là effacé dans le débat politique : le peuple. Elle laisse des traces profondes non seulement dans les dispositions législatives ou l’organisation administratives, mais aussi dans les gestes les plus anodins de la vie quotidienne : songeons au bouleversement engendré par la généralisation du système métrique
ou du papier-monnaie. Enfin pour notre pays, l’époque française scelle la réunion des provinces des Pays-Bas méridionaux avec la principauté de Liège.

Le département disparaît à la fin de la domination française, le 15 septembre 1814.

En 1857, Jemappes fut le théâtre d'émeutes particulièrement violentes suite au vote de la « loi des couvents » par une chambre majoritairement catholique. Les opposants à la loi manifestaient alors violemment dans tout le pays (Bruxelles, Anvers, Gand, Liège), mais c'est à Jemappes que l'incident le plus grave eut lieu : les manifestants saccagèrent puis mirent le feu au couvent de frères de la doctrine chrétienne et les religieux durent s'enfuir pour échapper à la colère populaire.

Fin du XIXe siècle, les Jemappiens sont montés vers Mons avec des fourches pour protester contre le statut de l'ouvrier. Ils ont été reçus par la garde civique montoise à la hauteur du Pont-Canal, à proximité de l'actuel rond-point des Grands-Près. Fourches contre fusils, l'on comprend aisément qui a gagné... Cette émeute fratricide a donné son origine à la haine ancestrale des Jemappiens envers les Montois, estompée de nos jours avec les jeunes générations.  

Les Laminoirs

Dans la Jemappes très industrielle de la fin du XIXe siècle, Victor Demerbe, maître des forges, fonde le 3 avril 1869 les "Laminoirs, forges et fonderies de Jemappes", une société en commandite par actions. Les débuts de l'entreprise seront marqués par une cacastrophe: en 1873, un tube contenant de la vapeur explose. Le corps de la chaudière, pesant dix tonnes, renverse un récipient, avant de traverser le toit de l'usine. On le retrouve à douze mètre de là! La force de l'explosion a été telle que six fours attenants s'écroulent, ainsi que la charpente, ensevelissant sous les décombres quatorze malheureux.

A ce moment, les forges et laminoirs employaient déja six cents personnes.
La nouvelle société, en effet, avait fait des progrès rapides en s'adaptant aux techniques modernes. En 1920, la société devint anonyme. Les forges et laminoirs avaient été à la pointe dans leur secteur: en 1903, notament, ils avaient électrifié la commande des trains de laminoirs, première application de cette technique en Belgique.

En 1927, on créa une division de laminage à froid des feuillards d'acier, puis, entre 1940 et 1950, on installa les deux fours de vingt-cinq tonnes d'une acièrie Martin. L'extension de la division "laminage à froid" fut suivie, entre 1950 et 1960 de l'abandon définitif du relaminage des demi-produits Thomas. Dorénavant, l'entreprise devenait tout à fait auto-productrice d'aciers de qualité. On eut ensuite la modernisation des deux fours Martin (capacité de chacun portée à soixante tonnes). Dans les années 60, les forges et laminoirs ont étendu et modernisé leurs installations.

Et poutant, cette société d'origine familiale, solidement implantée dans la région, a connu des difficultés importantes. La crise de la sidérugie est passée par là, et finalement, Cockerill a crée une nouvelles société avec l'Etat en 1977. C'est une page de l'histoire industrielle de Jemappes et de la région qui se tourne.

Patrimoine

Le Parc communal

De l'autre côté de la route de l'Etat, en direction de Ghlin, se trouve le parc communal de Jemappes , ensemble arboré de 20 ha, avec étangs de pêche, piste de santé, club de tennis, arboretum. Le centre de loisirs est établi sur l'ancien domaine de la famille Guillochin (fin du XVIIIe siècle), dont subsistent des vestiges fort intéressants: le corps de logis "La Roseraie", la chapelle œcuménique de style néo-gothique, la glacière.

En 1958, la gestion de ce parc est confiée à une asbl : " Parc Communal Jemappes ". Des travaux de rénovation sont entrepris (pont bien connu des photographes de mariage, nettoyage des étangs, éclairage, création d'une plaine de jeux pour enfants…).

C'est la station de pompage de Cuesmes qui alimente les points d'eau où gardons, tanches, carpes, brochets, ablettes, goujons et truites font la joie des pêcheurs.

En 1991, le Parc devient arboretum. On y plante 345 essences différentes, totalisant près de 11.000 plants. Un club de pétanque y a également trouvé " terrain d'entente ". Quant au Royal Tennis Club de Jemappes, il propose 11 terrains dans un cadre des plus agréables.

L'église Saint-Martin

L'église Saint-Martin fut construite en 1863 à proximité de la Place. Eglise de plan basilical composée successivement d’une façade surmontée d’un clocher, flanquée de deux tourelles et de deux absidioles, d’un vaisseau, d’un transept dont les deux bras sont flanqués à l’Est d’une tourelle et d’une abside.

La façade est structurée de bas en haut d’un portail encadré de trois arcs, de moulures rectilignes, d’une frise d’arcs et d’une rosace surmontée d’une arcade trilobée. Le clocher présente quatre faces munies de deux arcades ajourées et d’une horloge. Les tourelles présentent de haut en bas des fenêtres étroites, des arcs en saillie et des arcades ouvertes. Les absidioles ont trois ouvertures et une moulure d’arcs sur clefs pendantes. On la retrouve sur les côtés du vaisseau présentant deux registres rythmés par des baies en plein cintre séparées par des contreforts. Le même rythme est employé sur l’abside flanquée au Nord d’une tour rectangulaire et de deux petites tourelles. Le bras Sud du transept est prolongé par une avancée rectangulaire et une absidiole.

On accède à l’intérieur de l’église par le narthex entouré de deux chapelles. Le vaisseau est composé de trois nefs séparées par des colonnes. La nef centrale est faite de voûtes en plein cintre quadripartites. Au dessus des bas-côtés, se trouve le triforium surmonté des baies en plein cintre. Le transept accueille dans son bras Sud une chapelle surmontée d’un balcon. Le chevet possède trois niveaux d’arcades : le déambulatoire, une galerie semblable au triforium et des baies en plein cintre. Le plafond de l’abside est une voûte en cul de four divisée en cinq.

Le Coq de Jemappes

Perché sur les hauteurs de Jemappes (" Jemmapes " à l'époque), au milieu de l'actuelle Cité du Coq, un obélisque en pierre bleue d'Ecaussines, surmonté de la satue métallique d'une coq de plus de deux mètres (créé par le sculpteur Jean Daspar), rappelle la victoire française du 6 novembre 1792, remportée par les troupes de Dumouriez sur les armées autrichiennes (dirigées par le duc de Saxe-Teschen), ce qui assura la conquête de la Belgique.

En 1908, sous l'impulsion du receveur communal Hector Voituron, se constitue un comité dont l'objectif était d' élever un monument commémoratif de la bataille de Jemappes. Le 15 juin 1911, la commune de Jemappes acquiert un terrain de 40 ares qu'elle met à la à la disposition du comité. Le 24 septembre de la même année est inauguré le Coq Gaulois (le coq français a toujours les deux pieds au sol, tandis que le coq wallon a toujours une patte levée) en bronze doré. Avec la 1ère Guerre Mondiale, le monument est enlevé par les Allemands. Une fois le conflit mondial terminé, il est décidé de reconstruire l'ensemble. C'est le sculpteur Charles Samuel qui emporte l'appel public. Son œuvre totalise une hauteur de 19,4 m. Le monument est inauguré le 21 mai 1922.

Un canon de la bataille de Jemappes se trouve au pied de l'édifice, vestige de l'affrontement entre l'Autriche et la France. Il fut découvert par Arsène Bruniau en 1934 à Wasmes et enterré à proximité. En 1955, il fut à nouveau exhumé et vendu à l'administration communale de jemappes4 et placé sur la façade de l’hôtel de Ville, c'est sur l'initiative de la ville de Mons qu'il est désormais installé sur le site du coq.

C'est après la 1 ère Guerre Mondiale que sont construites sur cette zone les premières cités ouvrière, appelées "baraquements" ou "pavillons", car construite sur des socles en maçonnerie et revêtues d'une toiture en tuile. Après la 2 ème Guerre Mondiale, la société de logements  "Le Foyer Jemappiens" construit sur des terrains ayant appartenus en majeure partie aux charbonnages, les premières habitations de la Cité du Coq. Celles ci sont de deux types:

  • des maisons unifamiliales, conçues soit pour des familles nombreuses, soit pour des familles plus restreintes ( la plupart avec un jardinet en annexe ) ;
  • des appartements au sein des blocs de 3 ou 4 étages.

Les constructions les plus récentes que sont les deux tours datent de 1977.

À vivre

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